Après de nombreuses batailles juridiques avec Adolphe Sax, Gustave-Auguste Besson quitte Paris pour ouvrir une manufacture à Londres. Durant les années qui s’ensuivent, Besson continue à produire à Paris et à Londres ; il ouvre en outre des entrepôts de distribution à Bruxelles, Charleroi, Madrid et Barcelone. Gustave-Auguste Besson meurt en 1874. L’entreprise prend le nom de Fontaine Besson en 1880 en France, et Besson en Angleterre. À la même époque, un autre facteur anglais se forge un nom : Henri John Distin, né à Londres en 1819. Ses produits deviennent connus en Europe et, en 1857, il déménage en Angleterre, où les fanfares sont déjà très en vogue. Fabriqués dans une grande manufacture située à Londres, les instruments Besson conquièrent une part importante du marché britannique et sont également exportés vers de nombreux pays. Des commandes impressionnantes sont envoyées aux États-Unis, où la facture d’instruments à vent en est encore à ses balbutiements, pour un volume de plus de deux mille instruments par an. Le caractère unique de cette entreprise lui vaut des visites de la famille royale britannique ainsi que de nombreux dignitaires étrangers et autres personnalités éminentes. Les instruments à destination d’artistes spéciaux sont gravés minutieusement, et les pavillons de certains cornets devant être utilisés dans la Russie tsariste sont même ornés de pierres semi-précieuses. L’entreprise reçoit un contrat pour les instruments de la marine japonaise, dont les bateaux se rendent régulièrement dans les ports anglais pour y récupérer les marchandises. Besson est connu jusqu’aux confins du monde ! Au sein de l’ambiance pleine d’enthousiasme des concours de fanfares, la haute qualité des produits Besson devient légendaire, et elle le reste jusqu’à ce jour. Durant les années suivantes, sous la direction de la fille de Besson, dont la personnalité avisée et colorée devient familière à la confrérie des cuivres, l’entreprise surfe sur les tendances pour entrer dans le vingtième siècle.